Rumeur ou vérité ? En tout cas, durant toute la journée de jeudi, tout le monde se passait l’information. Tout le monde voulait y croire. Pour les familles des six détenus politiques dans l’affaire Belliraj, ce serait la fin du calvaire. Le temps serait enfin arrivé pour Mohamed El Marwani, Mustapha Moatassim, Mohamed Amine Reggala, Abdelhafid Sriti et Hamid Najibi de retrouver la liberté. Ils devaient quitter, selon des sources concordantes, hier en fin d’après-midi la prison de Salé. Leur inculpation avait longtemps été pointée du doigt par toutes les composantes de la société civile et les politiques, d’ici et d’ailleurs. Au moment où nous mettions sous presse, nos sources nous ont confirmé que les six détenus politiques de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, auraient été avertis par l’administration du pénitencier de Salé de se préparer pour quitter la prison. Et d’ajouter que des responsables auraient communiqué, lundi, la bonne nouvelle à leurs familles. Une chose est sûre, cependant,  les avocats des détenus, leur ont rendu visite, hier en début d’après-midi. Leurs familles, des activistes des droits de l’Homme et des équipes de télévision étaient, par ailleurs, en état d’alerte devant la prison de Salé. Personne n’était en mesure de confirmer la bonne nouvelle mais tout le monde voulait y croire dur comme fer. Ainsi, la grâce Royale devrait mettre un terme à ce calvaire qui a transformé la vie de ces politiques et leurs familles en un réel cauchemar. D’après nos sources, l’initiative Royale répondrait alors positivement à la lettre adressée en 2010 par les familles et les formations politiques au Souverain. Initiative qui viendrait donc rehausser l’image du Maroc à l’échelle internationale en matière de droits de l’Homme. Il est acquis que depuis son intronisation, le Souverain n’a cessé d’œuvrer pour la consolidation des droits de l’Homme et des libertés individuelles. Un objectif pour lequel le Maroc a déployé des efforts et des moyens considérables ces dix dernières années. Plusieurs dossiers épineux ont connu une issue favorable. Le ministère de la Justice, pour sa part, s’est penché récemment sur plusieurs dossiers confiés à des magistrats reconnus pour mener cette mission.
Rappelons que dans l’affaire Belliraj, les accusés ont été condamnés à de lourdes peines pour des accusations qu’ils n’ont cessé de nier en bloc. Mohamed El Marwani, secrétaire général du parti Al-Oumma, Mustapha Moatassim, secrétaire général du parti Al-Badil Al-Hadari ainsi que son porte-parole officiel, Mohamed Amine Reggala, ont été condamnés chacun à 25 ans de prison ferme. Abdelhafid Sriti, correspondant de la chaîne libanaise Al-Manar au Maroc, Mae al-Aynayn El Abadla, membre du Conseil national du Parti justice et développement ont été, pour leur part, condamnés chacun à 20 ans de prison ferme.
Quant à Hamid Najibi, membre du Parti socialiste unifié, il a été condamné à deux ans de prison ferme. Depuis leur inculpation, les six détenus n’ont cessé de se manifester par tous les moyens contre cet «abus» qualifié par les politiques de «mascarade juridique». Surtout que les chefs d’accusation ont été argumentés, aux yeux des avocats des accusés, par les témoignages d’autres accusés obtenus sous la torture.