Impact du transport ferroviaire au Maroc : Le cas du TGV sur le développement culturel, socio-économique et touristique
Les jeunes diplômés quittent le sud de l'Italie pour trouver des débouchés professionnels dans le Nord
13/08/2009

Le recteur, Domenico La Forgia, y voit une confirmation de "l'excellence de nos études". "Nous fournissons du bon matériel humain pour l'exportation et nous en sommes fiers. Les bons doivent partir, sinon ils finiraient par se perdre ici", ajoute-t-il. L'université, dans les matières scientifiques, organise un suivi pour adapter le cursus aux débouchés qui se trouvent au nord pour ses diplômés. "Le rôle d'une université comme la nôtre est de servir d'échelle sociale. Si le territoire n'absorbe pas les diplômés, alors ils doivent chercher ailleurs", tranche cet ingénieur de formation, peu soucieux de choquer le monde académique. Et si l'université ne suffit pas, c'est le secteur privé qui se charge de donner le coup de pouce nécessaire. C'est le cas de l'école de commerce où est passé Andrea après son diplôme, il y a quatre ans. Son cofondateur, Andrea Salvati, confirme que sur les 120 étudiants sortis de son école ces trois dernières années, 90 sont aujourd'hui bien placés, au nord. "Ici, ils auraient dû entrer dans ce que j'appelle une alliance électorale en espérant que leur tour vienne un jour. Ailleurs, ils sont perçus pour ce qu'ils valent", lâche cet entrepreneur qui a choisi un métier à contre-courant dans une terre où le clientélisme est roi.
Mais une fois partis, rien ne semble les arrêter. "Pas étonnant que (Umberto) Bossi et la Ligue du Nord ne cessent de tonner contre cela : s'ils vont chez le notaire ou chez un avocat, ils trouveront toujours quelqu'un avec l'accent du Sud. Professions libérales et fonction publique, impossible d'y échapper", constate Antonio Tondo, journaliste à la Gazzetta del Mezzogiorno. Recteur et journaliste se disent tous deux curieux de voir maintenant ce qui se va se passer après les récentes promesses de Silvio Berlusconi pour le Sud. On reparle d'une initiative extraordinaire, d'un plan sur dix ans, concentré sur les infrastructures, le tourisme et l'innovation ainsi que d'une "banque du Sud". Un premier résultat, au moins, est sûr : après des années, on reparle de la "question méridionale".
Andrea, lui, en tout cas, est convaincu de son choix : "J'ai bien essayé de rester, mais qui sait combien de temps j'aurais dû travailler gratuitement dans un cabinet d'experts comptables avant que quelque chose ne bouge pour moi. Là où je suis, je compte pour ce que je sais faire", ajoute-t-il en se remplissant les yeux de ce Sud qu'il quittera une fois de plus, à la fin des vacances. La déchirure se répète, mais en moins douloureux. Finalement, le Nord aussi a ses bons côtés.
Inscription à la newsletter
LIBÉRATION
Adresse: 33, Rue Amir Abdelkader.
Casablanca 05-Maroc.
Tél.: 0522 61 94 00/04. Fax: 0522 62 09 72
Adresse: 33, Rue Amir Abdelkader.
Casablanca 05-Maroc.
Tél.: 0522 61 94 00/04. Fax: 0522 62 09 72