Arrestation de 2.338 délinquants présumés en une semaine : La police fait le ménage à Casablanca

03/09/2012

Arrestation de 2.338 délinquants présumés en une semaine : La police fait le ménage  à Casablanca
La campagne nationale contre l’insécurité bat son plein à Casablanca. A en croire certaines statistiques émanant de la préfecture de la police de la métropole, près de 2.338 délinquants présumés, dont 1.849 pris en flagrant délit, ont été arrêtés au cours de la semaine du 23 au 30 août dernier.  Parmi les personnes arrêtées, 489 étaient recherchées par la police.
Les services de la police ont ainsi arrêté 263 personnes pour vol dont 148 en flagrant délit et 222 personnes pour trafic de drogues. Selon la police, "des dizaines de dealers ont été interpellés en flagrant délit de détention et de commercialisation de narcotiques dont certains faisant l'objet de notes de recherche tant au niveau de la wilaya (préfecture) de police de Casablanca qu'au niveau national".
Ce coup de filet a permis également la mise en fourrière  de 2.746 motocycles dont 118 présumés être utilisés dans des opérations de vol et le démantèlement de nombreux gangs composés de deux à cinq personnes et spécialisés  dans le vol des résidences, des sociétés, des entrepôts et des magasins de commerce. 
Selon des sources policières, la campagne a permis l’arrestation de  trois gangs opérant au niveau de Hay Mohammadi-Ain Sebâa,  quatre au niveau de Hay El Hassani, deux au niveau de Sidi Bernoussi-Zénata, trois au niveau d’Anfa, un au niveau de Mers-Sultan et deux au niveau de Médiouna. 
Que nous révèlent donc ces chiffres? Que la question de la sécurité des biens et des personnes s’impose avec acuité dans le débat national et que malgré les moyens mis en place pour venir à bout de la criminalité urbaine, la situation demeure inquiétante. «Quand on constate l’arrestation de 2.338 délinquants en une semaine et qu’on ne bouge pas le petit doigt au Parlement, dans les prétoires et au sein des ministères, il y a de quoi s’interroger sur les motifs réels d’une telle démission devant cette recrudescence de  l’insécurité», s’est insurgé un acteur associatif casablancais qui a requis l’anonymat. 
Selon lui, il est temps de  mettre fin à ce qu’il appelle «une séquestration intellectuelle de la thématique de l’insécurité» de la part des services de police qui veulent bien en parler à leur manière. Car, selon lui, la publication des bilans de saisies de drogue, d’arrestations et de démantèlement de bandes criminelles par les autorités ne parviennent pas à rassurer les citoyens bien conscients d’une absence de stratégie globale contre l’insécurité. En effet, notre interlocuteur estime que les chiffres officiels n’ont d’objet que  de valoriser les efforts des services chargés de veiller sur notre sécurité.
D’après lui, les crimes ou les délits mineurs qui empoisonnent la vie de beaucoup de Marocains semblent  évoluer beaucoup plus vite que les dispositifs de maillage du territoire et de surveillance mis en place. Et pour cause, le relâchement systématique des services de la police après chaque campagne de lutte contre la criminalité. «Chaque fois qu’une campagne se termine, on constate la faiblesse du nombre des  patrouilles de police et d’intervention», nous a précisé notre source.
Pourtant, notre acteur associatif reconnaît  que  la question de l’insécurité au Maroc n’est pas que l’affaire de la police.  Il estime que la classe politique et  la société civile doivent s’y impliquer autant que faire se peut. «Il serait temps d’agir avant que les Marocains ne soient dans l’obligation de raser les murs, matin et soir, en priant Dieu pour qu’ils soient épargnés de ce cataclysme sociétal», a-t-il conclu.


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