Top départ du “lundi vert” sans viande ni poisson

Caprice de bobos ou geste utile pour la planète ?

14/01/2019

“Vous avez trop mangé ce week-end et vous vous précipitez tous au club de gym le plus proche pour essayer d'éliminer tout ça, alors essayez un lundi sans viande». En 2009, l’ancien Beattles, Paul McCartney, lançait une campagne auprès des Britanniques afin de les inciter à ne pas consommer de viande... le lundi. Reprenant ainsi le combat mené par sa première femme Linda McCartney, décédée en 1998. 
Dix ans plus tard, cette cause de longue date est revenue au goût du jour, portée par 500 personnalités françaises. « Il existe aujourd'hui des raisons impératives pour diminuer collectivement notre consommation de chair animale. Nous pensons que chaque personne peut faire un pas significatif dans ce sens», ont-elles argué dans une tribune publiée sur le site du Monde.
En réalité, le changement du comportement alimentaire espéré n’est pas uniquement une cause franco-française, mais plutôt une affaire mondiale. La production agroalimentaire est considérée comme un facteur majeur de réchauffement climatique. Le premier à être sur le banc des accusés est l’élevage. Les animaux génèrent de fortes émissions de méthane. Un gaz à effet de serre moins persistant que le CO2 mais beaucoup plus réchauffant. L’élevage est aussi un gros consommateur d'eau (7.000 litres d'eau pour produire 500 grammes de bœuf) et surtout source de déforestation (63 % de la déforestation en Amazonie). 
Dans ce sens, une étude parue dans la revue Nature et consacrée à l'impact environnemental de ce que nous mangeons, tire la sonnette d’alarme en prévenant les pays en particulier ceux développés. S’ils ne réduisent pas de 90% leur consommation de viande, l’impact sur l'environnement pourrait croître jusqu'à 90% d'ici la moitié du siècle. 
Cap ou pas cap?
Des affiches placardées dans tout Paris. Un site web créé. La campagne qui met en relief, entre autres, la surpêche qui détruit les écosystèmes et les risques de cancer liés à la consommation de viande rouge, est lancée.
Un "lundi vert" sans viande ni poisson. C’est donc ça l’idée. La page d’accueil du site de l'opération, soutenue par plusieurs ONG telles que Greenpeace ou Sea Shepherd, interroge d’abord "Cap ou pas cap ?". Puis vous invite à vous inscrire en remplissant un questionnaire sur vos habitudes alimentaires, votre caractère et votre sensibilité vis-à-vis du monde animal. Des recettes vous seront envoyées en guise d’alternatives. Cet engagement est en quelque sorte renouvelable. Chaque lundi, pendant un an, les participants devront dire s’ils renouvellent leur engagement ou pas. De courts messages pour renforcer votre motivation sont prévus. Au cas où. 
Evidemment de l’autre côté de la barrière, il y aura toujours des détracteurs. En effet, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les défenseurs de la viande réagissent au "lundi vert" et appellent à leur tour à un "samedi rouge". Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles française, s’étonne de voir des artistes donner une leçon d’écologie entre trois aller-retour Paris-New York. Qui plus est quand on sait que les traînées blanches des avions contribuent également au réchauffement climatique. Même plus que le carburant brûlé par ses appareils.
De ce côté-ci de la Méditerranée, notre consommation de viande n’a pas vraiment autant d’impact sur la planète en comparaison avec les pays développés. Néanmoins, avec toutes les viandes de chiens et autres ânes qui circuleraient dans les artères de nos villes, un ‘’lundi vert’’ ne ferait mal à personne. 
 


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