Spécial fin d'année : Libye l’interminable guerre civile

01/01/2020

La Libye continue à sombrer dans la guerre et les drames. Le pouvoir est toujours divisé entre deux gouvernements rivaux : le Gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par l'ONU et basé à Tripoli, la capitale du pays, et le gouvernement basé à Tobrouk, dans le nord-est, qui est soutenu par l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar.
L'Egypte, les Emirats arabes unis, la France et la Russie soutiennent l'ANL du maréchal Haftar, tandis que le GNA est soutenu par la Turquie, le Qatar et l'Italie.
L’année 2019 a été marquée par l’offensive lancée le 16 janvier dernier par l'Armée nationale libyenne visant à prendre le contrôle du sud de la Libye, désertée par les Brigades de Misrata depuis juin 2017 et devenue une base arrière de groupes djihadistes, de groupes rebelles tchadiens et de groupes rebelles soudanais. L'opération, qui a suscité l'inquiétude de l'Algérie, se fait en coordination avec le gouvernement tchadien et avec le soutien de la France.
Fin janvier, l'ANL sécurise sans difficulté la ville de Sebha. Cependant, des combats éclatent bientôt entre l'ANL et les rebelles tchadiens. Le 1er février, des combats éclatent à Ghadduwah, à 80 kilomètres au sud de Sebha et à mi-chemin entre cette dernière et Mourzouq.
Les forces de Haftar encerclent également la ville de Mourzouq, tenue par les Toubous. L'opération suscite le rejet des populations touboues qui vivent dans la région, relayé par l'Assemblée nationale des Toubous et les députés libyens toubous (ces derniers suspendent leur participation aux travaux de la Chambre des représentants de Tobrouk). Auparavant alliés de Haftar, les Toubous apparaissent alors divisés. Conquise, l'oasis devient une base régionale pour l'ANL.
Le 6 février, l'ANL annonce s'être emparée du champ pétrolier d’al-Sharara, le plus grand du pays, situé près d'Oubari, fermé depuis décembre et auparavant contrôlé par des miliciens touaregs. Pour contrer la progression de Haftar, Fayez Al-Sarraj nomme le Touareg Ali Kanna, un ancien militaire khadafiste, commandant de la « zone militaire sud ».
Parallèlement, les rebelles tchadiens de l'Union des forces de la résistance (UFR) préfèrent alors quitter le sud de la Libye et lancent une incursion en territoire tchadien. Mais entre les 3 et 6 février, leur colonne est prise pour cible par l'aviation française dans le désert de l'Ennedi. Une vingtaine de leurs véhicules est détruite et entre 100 et 250 combattants se rendent aux forces gouvernementales tchadiennes.
Deux mois plus tard, Haftar demande à ses hommes de se diriger vers Tripoli. Les forces pro-Haftar sont alors à 27 km de la capitale, tandis que des renforts pro-GNA arrivent de Misrata. Haftar a repris Sermane et Gheriane. Le lendemain, les troupes pro-Haftar sont repoussées de trois kilomètres.
Une coalition se constitue pour défendre le gouvernement d'entente nationale dans une opération baptisée Volcan de la colère. Cette coalition est composée des milices de Tripoli et des éléments armés de Misrata. Sont inclus la force Rada (1.500 combattants), la brigade de Nawasi (1.800), les hommes de Kikli (800), la garde présidentielle (800).
Au cours du mois de décembre, la Turquie a annoncé son intention d’envoyer des troupes en Libye à la demande de Tripoli. Le chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan, qui s’est rendu en Tunisie pour parler de la coopération en vue d’un cessez-le-feu en Libye, avait auparavant exprimé son soutien et celui de Tunis au GNA de Fayez al Serraj, reconnu internationalement.
Le président turc, avait affirmé le 10 décembre que son pays était prêt à envoyer des troupes en Libye pour soutenir le Gouvernement d’union nationale, aux termes de l’accord signé entre les deux parties le 27 novembre.
« Si la Libye formule une telle demande, nous pourrons envoyer nos personnels (militaires), d’autant plus que nous avons conclu un accord militaire », avait alors déclaré M. Erdogan. Selon l’ONU, la Turquie avait déjà fourni du matériel militaire aux forces du GNA, dont notamment des blindés et des drones.
L’objectif de ce soutien militaire turc sera d'écarter les forces mercenaires et leurs bases (militaires) fournies par Haftar à des pays étrangers sans accord du GNA, a ajouté le ministre libyen.


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