Pour des modèles économiques innovants et soucieux du développement durable

03/12/2019

Dans le discours adressé à la Nation le 29 juillet 2019  à l’occasion de la Fête du Trône, le Souverain a déclaré: « Nous avons décidé de mettre en place la commission spéciale chargée du modèle de développement. Au cours de ses travaux, elle devra prendre en considération les grandes orientations des réformes engagées ou en passe de l’être, dans des secteurs comme l’enseignement, la santé, l’agriculture, l’investissement, le système fiscal.  Il importe avant toute chose de faire preuve d’audace, d’esprit d’initiative, d’un sens élevé des responsabilités, lors de la mise en œuvre des conclusions judicieuses et des recommandations pertinentes qui seront adoptées, seraient-elles difficiles ou coûteuses». L’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a été nommé, mardi 19 novembre, président de la Commission spéciale sur le modèle de développement.
D’autre part, à l’occasion de  la 24ème Conférence des parties signataires de la convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique (COP24), qui s’est tenue  à Katowice en Pologne en décembre 2018, le Souverain avait adressé un message déclarant notamment que « l’ampleur des défis nous impose un sursaut collectif, à même de renforcer les bases de solidarité entre les pays et de concrétiser la transition vers un modèle économique adapté».    
L’inquiétant rapport  sur le climat méditerranéen
Le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, Nasser Kamel, s’est exprimé en date du 16 octobre 2019 et a déclaré que la région méditerranéenne se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale, comme annoncé par le tout premier rapport d’évaluation scientifique sur le changement climatique axé sur la région. Cet avertissement devrait nous inciter tous à agir maintenant et l’Union pour la Méditerranée appelle à une réponse concertée à ce problème régional crucial.
Au cours des dernières décennies, les températures annuelles moyennes de la mer et de l’atmosphère se sont élevées, le niveau de la mer a augmenté et ces hausses devraient s’accélérer. Tout cela alors que l’acidification de l’eau s’aggrave. En outre, pas moins de 15 mégalopoles qui bordent les rives de la Méditerranée risquent d’être inondées et sont particulièrement vulnérables aux futures augmentations prévues. D’ici 2050, 250 millions de personnes devraient être considérées comme «pauvres en eau» soit un nombre ingérable de citoyens à soulager par des mesures d’urgence. Tous ces changements mettent en péril à la fois les écosystèmes et le bien-être humain.
Le rapport révèle un message, au-delà des résultats scientifiques immédiats : aucune personne, organisation ou zone, que ce soit le sud ou le nord de la Méditerranée, ne peut relever seule l’ampleur des défis. Travailler ensemble pourrait conduire à un nouveau cycle de croissance commune plus renforcé et plus égalitaire.
Les alertes du GIEC
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié en septembre 2019 un rapport dans lequel il  fait état de la situation  alarmante  à laquelle fait face la planète, notamment face à la fonte des glaces et la montée des eaux : un phénomène dû au réchauffement climatique.
Le réchauffement climatique entraîne une fonte des glaces sans précédent. De manière mécanique, les eaux montent et mettent en danger les écosystèmes marins, la faune et la flore des océans et des mers. Mais cette montée des eaux est aussi une catastrophe au niveau purement humain. Des îles habitées seront englouties par les eaux, impliquant des mouvements migratoires de grande ampleur.
Les océans et les glaciers sont essentiels à la survie humaine. Ils servent en effet à stocker le carbone, le gaz à effet de serre. Malheureusement, le rapport fait savoir que 30% à 99% du permafrost (la couche du sol gelée toute l'année) pourrait fondre à l’horizon 2100, si nous ne limitons pas nos émissions de CO2. Cette fonte libèrera une "bombe carbone" dans l'eau: un cercle vicieux qui contribuera davantage au réchauffement climatique.
Au vu du diagnostic du GIEC, nous faisons donc face à une urgence climatique. Dès lors, une "réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre est primordiale si on veut se garder des marges de manœuvre pour lutter contre les impacts du changement climatique", met en avant Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et membre du GIEC.
Si le problème ne pourra être résolu que par une concertation des politiques et du monde de l'entreprise, chacun à son niveau peut agir. En consommant plus responsable, les citoyens peuvent réduire leur empreinte carbone. En matière d'énergie, la consommation responsable passe par trois éléments :
• Le choix d'un fournisseur d'électricité verte et/ou de biométhane ;
• La rénovation thermique et les travaux d'isolation, synonymes d'économies d'énergie;
• Les solutions d'autoconsommation photovoltaïque.
Des modèles économiques au service du développement durable : Vers une économie verte
Aujourd’hui, nous devons définir l’économie comme l’étude conjointe des systèmes naturels et des systèmes humains. Cette nouvelle discipline doit s’intéresser à l’évolution harmonieuse de la société et de la nature, à l’équité intergénérationnelle, à la valorisation des écosystèmes et au suivi des indicateurs  de durabilité. L’objectif du développement durable, soucieux de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles est donc non seulement de répondre aux attentes actuelles du marché et des clients, mais aussi d’anticiper les besoins futurs. L’économie verte présente un grand potentiel de création d’emplois pour deux raisons. La première est que, selon une étude européenne, une diminution de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, contribuerait à créer plus d’emplois que les empois détruits par la réorientation des secteurs économiques.
La seconde raison de ce grand potentiel de création d’emplois, c’est que l’économie verte va renforcer la capacité de nos économies à conserver la valeur ajoutée dans notre industrie. Face à la bataille des prix contre des pays comme la Chine, la seule chance pour nos économies de rester compétitive est de se battre sur le front de la qualité et de l’innovation par des normes strictes de qualité et d’exigences environnementales.

Des modèles économiques
à inventer


Les modèles économiques du futur consisteront à  créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées, alors que  les besoins explosent : urbanisation rapide, accroissement démographique, forts besoins de matières premières, forts besoins d’énergie. Le monde économique est mal préparé à ces sources de tension et la plupart des modèles économiques sont inadaptés. Nous arrivons en effet au bout d'un modèle de développement; charge à nous d'inventer la nouvelle voie à suivre. Comment maintenir la compétitivité lorsque chaque point de croissance supplémentaire requiert davantage d'énergie et de ressources?
Il s’agit d’une rupture stratégique avec le modèle économique traditionnel. L’économie durable est une révolution qui va à la fois provoquer de nouvelles opportunités de business et remettre en cause tôt ou tard la viabilité des modèles économiques actuels des entreprises.  Faire la révolution nécessite quelque part  d’amener les clients à consommer moins et mieux.  Les modèles proposés vont du moins risqué (éco-efficience, éco-conception) et rapidement rentable à la rupture stratégique complète (passage du produit au service centré sur le résultat). Cette dernière est cependant indispensable pour créer une même quantité de richesses en réduisant la consommation de ressources et d’énergie.
Les modèles d’économie
circulaire : Principes


L’économie circulaire est un modèle économique innovant qui s’inspire de la nature où les déchets des uns sont les ressources des autres. Dans le modèle économique actuel, les entreprises produisent de manière linéaire : extraire – fabriquer – jeter. La culture du jetable est entrée dans les mœurs et elle est aujourd’hui considérée comme normale. Pourtant, elle n’a rien de naturel. C’est pourquoi les partisans d’une économie circulaire proposent de se recentrer sur la nature et de se fixer un objectif principal : la limitation du gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie.
L'économie circulaire concerne les circuits qui donnent une deuxième vie aux objets en les recyclant entre particuliers via des achats d'occasion, du don ou la location entre particuliers ou même l'entraide entre particuliers. L’économie circulaire utilise un déchet comme ressource pour produire un autre produit.
L’économie circulaire est donc un modèle économique qui vise un développement durable et exige une gestion plus économe des ressources en inventant des solutions technologiques nouvelles aptes à consommer moins de ressources naturelles pour produire les richesses économiques.

Les modèles économiques qui prennent en compte les déchets

L’activité de gestion des déchets peut consister à :
• Identifier les flux générés par l’activité pour établir une typologie des déchets,
• Caractériser les déchets et proposer des solutions alliant conformité réglementaire et intérêt économique,
• Assurer le tri et le conditionnement des déchets,
• Assurer le regroupement, le tri et le conditionnement des déchets pour proposer des filières de recyclage adaptées.  Ce  recyclage  vise à introduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge,
• Offrir aux entreprises des débouchés en matière de recyclage de leurs déchets.

Vers une rupture dans les  modèles économiques classiques

Dans le monde des entreprises, un modèle économique apporte des précisions sur le positionnement de l'entreprise, sur ses activités, sur les moyens mis en œuvre et sur les ressources dont elle dispose pour atteindre ses objectifs.
En matière de développement durable, les modèles économiques du futur consisteront à  créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées, alors que  les besoins explosent : urbanisation rapide, accroissement démographique, forts besoins de matières premières, forts besoins d’énergie. Le monde économique est mal préparé à ces sources de tension et la plupart des modèles économiques sont inadaptés. Nous arrivons en effet au bout d'un modèle de développement ; charge à nous d'inventer la nouvelle voie à suivre. Comment maintenir la compétitivité lorsque chaque point de croissance supplémentaire requiert davantage d'énergie et de ressources ?
La prise en compte du développement durable s’est traduite ces dernières années par un effort intense d’innovation aussi bien dans les entreprises que dans les centres de recherches et les universités. Beaucoup de ces innovations ont donné des résultats visibles et tangibles sur la protection de l’environnement. L’économie se dirige vers un modèle d’économie verte  appelé à remplacer le modèle traditionnel qui s’est basé sur la disponibilité de matières premières en quantité infinie, la disponibilité de ressources énergétiques et surtout sur la capacité de la planète à absorber les gaz à effet de serre.


 


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