Piètre tentative d’instrumentalisation

Piqué au vif, Alger fait feu de tout bois

19/07/2021

Le régime algérien agonisant veut tirer profit de la crise diplomatique avec le Maroc créée par le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a engendré la réaction de l’ambassadeur marocain Omar Hilale à propos de la Kabylie, pour se refaire une virginité. C’est ce qui explique l’hystérie d’Alger et de ses médias.

En effet, Alger a décidé dimanche de rappeler son ambassadeur à Rabat pour « consultations avec effet immédiat».C’est l’agence officielle algérienne qui a publié l’information: «Dans la déclaration du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, rendue publique le 16 juillet 2021, il a été indiqué que l’Algérie attendait du Royaume du Maroc qu’il clarifie sa position définitive sur la situation d’une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York».

Et la même source d’ajouter : «Depuis lors, et en l’absence de tout écho positif et approprié de la partie marocaine, il a été décidé aujourd’hui le rappel, avec effet immédiat, pour consultations, de l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, sans préjudice d’autres mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire ».

Depuis quelques jours, le régime algérien et ses médias mènent une campagne contre le Royaume après les déclarations de l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, sur la Kabylie lors du débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés (MNA), tenue en format virtuel les13 et 14 juillet.

 Selon un expert consulté par Libé, la junte militaire, qui dirige l’Algérie, « veut instrumentaliser les déclarations de l’ambassadeur du Maroc pour redorer son blason en se focalisant uniquement sur la dernière partie où Omar Hilale évoque la question de l’autodétermination de la Kabylie ». Selon cet expert qui a requis l’anonymat, « il faut lire la riposte de Omar Hilale aux provocations de Ramtane Lamamra, dans sa totalité, au lieu de se focaliser sur une seule partie de ses déclarations».

Réagissant à l’intervention du ministre algérien des Affaires étrangères consacrée presque entièrement à la question du Sahara marocain, Omar Hilale a mis à nu les allégations du ministre algérien dans une note adressée à la présidence azérie du MNA.

Il a souligné que la question du Sahara marocain, «qui relève exclusivement du Conseil de sécurité de l’ONU, n’était ni inscrite à l’ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème». En effet, l’écrasante majorité des ministres se sont penchés exclusivement sur les efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux pressants, notamment les conséquences sanitaires et socio-économiques de la pandémie de Covid-19, a noté l’ambassadeur.

En réponse à une pseudo-« reprise du conflit militaire », évoquée par le ministre algérien, l’ambassadeur Hilale a affirmé que « cette fiction n’existe que dans les communiqués de propagande du groupe séparatiste armé, polisario, et les dépêches de l’agence de presse algérienne », soulignant que « n’en déplaise au MAE algérien, la situation au Sahara marocain est calme et sereine, comme cela est dûment consigné dans les rapports quotidiens de la Minurso et confirmé par les médias internationaux».

Ensuite, Omar Hilale a fait le lien entre le droit à l’autodétermination que défend Alger pour une soi-disant «république chimérique autoproclamée dans la capitale algérienne, en violation du droit international» et l’autodétermination pour le peuple kabyle.

En ce sens, le représentant permanent du Royaume à l’ONU a affirmé que le ministre algérien qui «se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit au peuple kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère». Et l’ambassadeur marocain d’ajouter : «L’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

Il y a lieu de rappeler que cette crise diplomatique entre Rabat et Alger intervient quelques jours seulement après la nomination de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères de son pays, ce qui a été interprété par de nombreux observateurs comme une volonté de la junte militaire de redorer le blason de la diplomatie algérienne qui a subi des revers ces derniers mois notamment dans la question du Sahara marocain et le dossier libyen.

T.M 


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