Martial Berset : Il est temps de rendre justice au Maroc et à l’Afrique

23/03/2018

En lice pour devenir le deuxième pays africain à accueillir en 2026 la compétition phare de la FIFA, le Maroc "a toutes les chances" de l'emporter s'il parvient à convaincre de ses atouts, à en croire des experts.
Après le dépôt officiel de son dossier de candidature au siège de la Fédération internationale à Zurich, le Royaume a moins de trois mois pour mettre en avant ses arguments de poids : proximité, sécurité, dimension africaine et passion pour le football.
Tel est le constat dressé par Martial Berset, président de l'Association suisse des arbitres (ASA), pour qui "il est temps de rendre justice au Maroc et à l’Afrique" qui n’a eu droit à l’organisation que d’une seule Coupe du monde, en 2010.
"Lorsqu’on parle du continent africain, c’est le pays qui mérite le plus d’accueillir la grand-messe footballistique et ses atouts pour cela sont indéniables", a-t-il déclaré à la MAP.
De l’avis de ce connaisseur du football suisse et européen, les avantages du Maroc sont nombreux, en premier lieu la proximité horaire avec l'Europe et l'Afrique et les faibles distances à parcourir entre les villes, ce qui facilitera les déplacements.
Minutieusement préparé, le dossier technique de la candidature marocaine pour l’organisation du Mondial 2026 nouvelle formule (48 équipes), prévoit un investissement colossal d’environ 16 milliards de dollars avec un héritage fort en termes d’infrastructures sportives, de transports et de réseau hôtelier.
Sont programmés 12 nouveaux stades et 21 hôpitaux aux normes internationales ainsi que 130 terrains d’entraînement. Des projets qui, au total, devraient générer pas moins de 110.000 emplois chaque année à partir de la date de la désignation, comme l’a affirmé le président du comité d’organisation, Moulay Hafid Elalamy.
En substance, le Royaume propose à la FIFA la réalisation de quatre nouveaux stades : deux à Casablanca, un à Oujda et un à Tétouan. En outre, cinq stades modulaires sont prévus à Ouarzazate, Meknès, El Jadida, Nador et Marrakech. Si l’engagement à accélérer la construction des infrastructures sportives reste un défi d’ampleur dans la perspective de la très attendue visite des experts de la FIFA en avril, le vote des 207 fédérations nationales sera guidé par des considérations autrement plus globales.
"Le fuseau horaire à Rabat correspondant à celui de l'Europe, où se trouvent les grandes nations de football et évoluent les meilleurs joueurs, ne peut qu’être dans l’intérêt du dossier marocain", fait observer l’expert suisse qui qualifie cette candidature de "raisonnable".
Aux yeux de M. Berset, le Maroc a tout à gagner de mettre l’accent aussi sur les dimensions africaine et écologique de son projet, sans oublier la grande popularité de la discipline sur son sol. Il recommande au comité d’organisation de s’activer auprès des voisins européens pour qu’ils aient conscience de l’argument lié à la géographie et la proximité, "un aspect qui pourrait s’avérer déterminant".
Son analyse rejoint globalement celle de Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) qui pointe du doigt "le gigantisme géographique des pays nord-américains qui viendrait diluer l’intérêt de la Coupe du monde".
Il trouve en outre curieux que les États-Unis et le Mexique présentent une candidature commune alors que les premiers s’apprêtent à ériger un mur sur la frontière, une démarche qui, a-t-il dit, "peut avoir un effet de repoussoir pour beaucoup de pays".
Mais en tout cas, la concurrence promet d’être rude et de s’intensifier à l’approche de la date butoir du 13 juin, fixée pour la désignation du pays organisateur de la Coupe du monde 2026, selon l’avis de Youssef Rachad, arbitre d’origine marocaine dans le championnat suisse.
Il se dit persuadé que "le dossier marocain se construit sur de bonnes bases" et que le Royaume "sera largement le candidat de son continent d’appartenance".
"Rabat peut rafler, a-t-il estimé, la grande majorité des voix en Afrique, mais aussi des dizaines de voix en Asie et en Europe au regard des considérations liées à la proximité géographique et à la diffusion TV".


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