Les éleveurs de la région de Dakhla-Oued Eddahab tirent la sonnette d’alarme

Mohamed Kmah : Il faut mettre fin au désordre du nomadisme et organiser les périmètres destinés aux pâturages

09/10/2019

La quatrième édition de la Foire agricole de Dakhla organisée du
4 au 6 octobre à l’initiative de la Chambre d’agriculture de Dakhla, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et le Conseil de la région, s’est tenue à un moment où bon nombre d’éleveurs affiliés
à la coopérative professionnelle des pâturages de la région d
e Dakhla-Oued Eddahab, tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer l’exclusion dont ils sont l’objet de la part de la direction régionale
de l’agriculture.Cette exclusion et cette marginalisation ont été
dénoncées par la coopérative dans une lettre adressée au wali de la
région et au directeur régional de l’agriculture et dont Libé détient une copie. Cette lettre,  comme d’autres adressées à la direction régionale
de l’agriculture, n’a jamais reçu de réponse, que cela soit de la part
de la wilaya ou de la direction régionale.
Les membres de la coopérative soutenus par  l’association locale « Les Eleveurs de la région »  dont les activités sont centrées sur l’élevage de camelins, d’ovins et de caprins se posent des questions sur les raisons du retard enregistré par l’aménagement et  la mise à niveau des périmètres destinés aux pâturages qui satisferaient les besoins en pâturage de la région qui est assaillie par des milliers de têtes d’animaux provenant
des régions du Nord, chaque fois qu’il y pleut. Situation que ne peuvent supporter les éleveurs locaux dont les territoires sont nettoyés jusqu’au dernier brin par les milliers d’animaux importés par dizaines de camions et réexportés, une fois les pâturages asséchés.
C’est pour débattre de cette situation que les éleveurs ont demandé à rencontrer le directeur régional de l’agriculture qui n’a pas jugé utile
de donner une suite, positive ou négative, à cette demande, selon
Mohamed Kmach,  président de la coopérative que Libé
a rencontré et avec lequel nous avons eu l’entretien suivant :


Libé : La Chambre d’agriculture de Dakhla-Oued Eddahab a organisé la quatrième édition de sa foire. Quelle est votre contribution à cette édition ?
Mohamed Kmach : Lors des précédentes éditions, nous avons participé en tant qu’organisation professionnelle à travers la présentation de différentes espèces pour concourir parmi d’autres. Il est arrivé à certains de nos membres de voir leurs animaux primés, etc. Cette année, la foire a pris un caractère international avec la participation de pays étrangers. Ce qui suppose que la foire a d’autres ambitions concernant des partenariats ou autres objectifs qui dépassent les frontières de la région.

Comme chaque année à la fin de la saison des pluies, des dizaines de milliers d’animaux sont acheminés vers les zones de pâturage de la région pour être réexpédiés vers leurs lieux de provenance une fois les pâturages asséchés. Est-ce que la loi 113-13 tend à mettre fin à cette situation ?
C’est exactement l’objectif pour lequel a été promulguée cette loi qui vise à mettre fin au désordre du nomadisme et à organiser et structurer les périmètres destinés aux pâturages. Pour en discuter avec le directeur régional de l’agriculture, nous avons  organisé une rencontre avec tous nos membres pour décider de la conduite à suivre. Etant donné le taux de chômage très élevé dans les rangs de la jeunesse, la seule éventualité d’emploi demeure l’élevage. Mais chaque année où la région  enregistre une bonne pluviométrie, des dizaines de milliers de bêtes sont déversées sur les pâturages locaux avec des camions citernes et des motopompes qui ne laissent même pas le temps à l’eau de pluie d’arroser les terres et d’y laisser pousser les herbes.
C’est dans ce sens que nous tenons à l’application de la loi 113-13 qui organise les pâturages et le nomadisme pastoral.

Dans certaines régions, au Nord notamment, il y a des zones limitées et destinées exclusivement au nomadisme pastoral. Qu’en est-il dans la région de Dakhla-Oued Eddahab ?
Comme je vous l’ai expliqué, il était prévu d’aménager un périmètre de 5000 ha destinés exclusivement aux élevages locaux, dans le cadre du programme de développement des pâturages et de l’organisation du nomadisme pastoral.  Programme pour lequel, une enveloppe de 70 millions de dirhams a été débloquée. Seulement jusqu’à présent, rien n’a été fait et la loi continue d’être violée.
Nous souhaitons l’application de cette loi dans l’intérêt des éleveurs et de la région. D’autant plus que l’Etat compte là-dessus.


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