Le Maroc inaccessible: Par ciel et par mer

30/11/2021

Il suffit d’une nouvelle souche de coronavirus pour mettre le monde sens dessus dessous. Le variant “Omicron” du Sars-Cov2, jugé “préoccupant” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été signalé par les scientifiques sud-africains à l’organisation onusienne le 24 novembre. Dans la foulée, de nombreux pays, dont le Maroc, ont décidé de suspendre les vols avec l’Afrique du Sud. Le Royaume est allé encore plus loin en décidant tout bonnement de suspendre les vols et les liaisons maritimes à destination du Maroc pour deux semaines à partir du 29 novembre. Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a estimé que l’excellence de ses "scientifiques a été punie au lieu d'être applaudie”. Une prise de position reflétant le sentiment d’injustice qui prévaut dans son pays, car il croit, dur comme fer, que les travaux de séquençages génétiques des scientifiques sud-africains, qui ont permis la découverte du variant “Omicron”, ont été mal récompensés par les différentes mesures de précaution visant les ressortissants de la région. En même temps, difficile d’en vouloir aux pays qui ont préféré prévenir plutôt que guérir. Le Maroc en fait partie. Pour l'exécutif, fermer les frontières équivaut à se préserver du variant “Omicron” et par la même occasion, contrôler et garder la main sur une épidémie du coronavirus qui s'essouffle aux quatre coins du Royaume (354 nouveaux cas détectés entre vendredi et dimanche). Au fond, fermer les frontières revient à emprunter le chemin vertueux de la sagesse. D’autant que ‘’c'est un variant dont on ne connaît pas le taux de transmissibilité, sa virulence et sa résistance éventuelle au vaccin", a révélé le chercheur en politiques et systèmes de santé, Dr Tayeb Himdi. Réunis d’urgence lundi, l'Organisation mondiale de la santé et le G7 ont, quant à eux, exprimé leurs inquiétudes. Des craintes qui ne se fondent sur aucune donnée scientifique. D’une part, ils nous expliquent que “le nouveau variant Omicron du coronavirus présente un risque très élevé au niveau mondial”. Et d'autre part, ils avancent que “les données préliminaires suggérant qu'il présente un risque accru de réinfection, prendront plusieurs semaines à être vérifiées”. Bref, les pays du monde entier ne savent plus sur quel pied danser. Face à l’inconnu, ils se réfugient dans un entre-soi économiquement peu viable sur la durée. Pourtant, le virologue Tulio De Oliveira a appelé le monde à ne surtout pas succomber à la tentation de l’isolement, et encore moins à isoler le sien. Surtout que l’on aura encore besoin de lui. Depuis le début de la pandémie, le laboratoire Krisp qu’il dirige à Durban, a séquencé des milliers de génomes du Sars-Cov2. Les prouesses de son équipe lui ont valu des éloges mondiaux. Et il est fort probable que ses travaux éclaircissent les zones d’ombre qui persistent dans le cas du variant “Omicron”. En attendant, la fermeture des frontières pourrait être une mesure décisive. A moins que le variant “Omicron” soit déjà en circulation au Maroc comme ailleurs sur la planète. Ce ne serait pas la première fois. Le variant britannique en est la preuve. Plusieurs cas ont été détectés au Maroc, quelques jours après que le Royaume ait pris la décision de fermer ses frontières. Et on soupçonne le variant “Omicron” de circuler sur le Vieux Continent, depuis que le club portugais de Belenenses a révélé que 14 joueurs, l'entraîneur et une partie du staff technique ont été testés positif au Covid-19, quelques jours seulement après le retour du défenseur sud-africain, Thibang Phete, qui s’était rendu dans son pays pour des matchs avec sa sélection.


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