La demande mondiale pour les produits agricoles devrait croître de 15% sur les dix années à venir

L’utilisation des terres agricoles resterait globalement inchangée, selon un rapport de l'OCDE et de la FAO

19/07/2019

La demande mondiale pour les produits agricoles devrait augmenter de 15% au cours de la prochaine décennie, selon les projections de l'Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
En parallèle, « la croissance de la productivité agricole devrait augmenter légèrement plus vite, provoquant ainsi une inflation des prix des principaux produits agricoles qui, de leur côté, devraient rester ou légèrement baisser par rapport à leur niveau actuel », soulignent les deux institutions dans un nouveau rapport annuel.
D’après ce document, intitulé « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2019‑2028 », la croissance de la production agricole devrait toutefois permettre de maintenir les prix des produits alimentaires relativement faibles lors de la prochaine décennie.
Soulignons que le rapport fournit un scénario de référence complet de l’évolution à moyen terme des marchés des produits agricoles aux niveaux national, régional et mondial. Il met également en lumière les risques de plus en plus nombreux qui planent sur ces marchés. Ce qui, d’après les auteurs, « peut aider les décideurs à mieux les anticiper et y faire face ». 
Dans la préface dudit rapport, José Graziano da Silva, directeur général de la FAO et Angel Gurría, secrétaire général de l'OCDE,  citent à cet égard « la propagation des épizooties et des maladies des plantes, le risque croissant de phénomènes climatiques extrêmes ainsi que les perturbations des approvisionnements que pourraient provoquer les tensions commerciales de plus en plus vives ».
Mis à part ces perturbations, la propagation de maladies végétales et animales, la résistance aux antimicrobiens, les nouvelles réglementations encadrant les techniques phytogénétiques et des événements climatiques extrêmes, le rapport attire également l’attention sur d’autres incertitudes.
Il s’agit de « l'évolution des préférences alimentaires face aux problèmes de durabilité et de santé et les dispositifs politiques capables de répondre au taux d'obésité en hausse à travers le monde », souligne-t-on dans un communiqué.
S’agissant des perspectives pour les dix prochaines années, le rapport prévoit de meilleurs rendements et une plus grande intensité de la production grâce notamment aux innovations technologiques qui permettront d'augmenter la production même si l'utilisation des terres agricoles mondiales reste relativement stable. 
En même temps, « les émissions de gaz à effet de serre provenant directement de l'agriculture devraient augmenter de 0,5% chaque année lors des 10 prochaines années », prévient-on. 
Cette évolution reste cependant « en dessous de la moyenne de 0,7% enregistrée ces dix dernières années et inférieure aux prévisions concernant le taux de croissance de la production », rassurent les deux institutions notant par ailleurs que cette situation reflète une baisse de l'intensité du carbone. 
De plus en plus nombreuse, la population mondiale continuera d’utiliser des quantités croissantes de produits agricoles pour l’alimentation humaine et animale ainsi qu’à des fins industrielles, poursuit le document. 
S’agissant de l’alimentation humaine, il ressort du rapport que « l’essentiel de la demande supplémentaire de la décennie à venir viendra de régions et de pays à forte croissance démographique, en particulier d’Afrique subsaharienne et d’Inde, ainsi que du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ».
Selon l’OCDE et la FAO, l'utilisation de céréales pour l'alimentation devrait augmenter de près de 150 millions de tonnes pendant la période concernée - soit une hausse de 13% - due en grande partie au riz et au blé.
« Le facteur le plus important derrière cette hausse de l'utilisation alimentaire de produits de base est la croissance de la population, qui devrait augmenter plus vite en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud », expliquent-elles.
Si les conclusions du rapport indiquent une baisse de la sous-alimentation dans son ensemble, Máximo Torero, sous-directeur général de la FAO pour le développement économique et social, prévient qu’« au rythme d'amélioration actuel, nous serions loin d'atteindre notre objectif Faim Zéro d'ici 2030. »
 


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