La chaleur menace de mort les trois quarts de l’humanité

10/07/2018

De par sa position géographique, le Maroc pourrait être impacté

En cette période estivale, le mercure des thermomètres monte en flèche, atteignant des températures extrêmes, jusqu’à 47 degrés dans les provinces du Sud, d’Errachidia à Zagora, en passant par Tata et Figuig. Si ces vagues de chaleur sont assez habituelles dans cette partie du pays, ce qui l’est moins, c’est la forte probabilité qu’elles deviennent de plus en plus fréquentes comme partout ailleurs dans le monde. 
C’est justement le sens d’une alarmante étude récemment publiée dans la revue scientifique mensuelle britannique «Nature Climate Change», spécialisée dans les divers aspects du réchauffement climatique. Elle révèle que d’ici à la fin du siècle, près de trois quarts de l’humanité seraient menacés de mort à cause de la chaleur. Une menace principalement alimentée par les changements climatiques et l'absence de réduction drastique des émissions de CO2.
A priori, la population marocaine n’est pas la plus concernée des 75% des habitants de la planète qui pourraient être les principales victimes de vagues de chaleur meurtrières à l'horizon 2100. Le Royaume n’est cependant pas totalement hors d’affaire. Tout d’abord, les scientifiques spécialistes des effets du changement climatique clament qu’il est difficile d’évaluer avec exactitude l’évolution de ces effets dans une région et notamment les températures. Ensuite, à cause de sa position géographique, le Maroc est un pays très vulnérable aux changements climatiques. En effet, il se situe entre deux zones climatiques : tempérée au Nord et tropicale au Sud. D’ailleurs, les prévisions le concernant, et réalisées sur les dernières décennies, ne disent pas autre chose. Elles révèlent d’une part, la progression du climat semi-aride vers le Nord du pays et d’autre part, d’ici à 2045, une hausse des températures de 2°C à l’Oriental, 1.7°C au Nord, 1.8°C au Centre et 1.6°C plus au Sud. 
Il ne s’agit évidemment pas de dépeindre un avenir chaotique, mais il vaut mieux anticiper le phénomène. «Les vagues de chaleur meurtrières sont un phénomène très fréquent. Le fait que notre société ne s'inquiète pas davantage des dangers que cela implique m'échappe», a indiqué dans un entretien relayé par la revue National Geographic, Camilo Mora, professeur à l'université de Hawaï à Manoa et principal auteur de l'étude, avant de donner un ordre de grandeur de la menace qui plane en soulignant que «la canicule qui a frappé l'Europe en 2003 a causé la mort d'environ 70.000 personnes, soit plus de 20 fois le nombre de personnes tuées dans les attentats du 11 Septembre». Constat confirmé par la récente vague de chaleur qui a fait 54 morts au Québec.
Pour arriver aux conclusions de cette étude, un groupe international de chercheurs et d'étudiants a passé au peigne fin pas moins de 30.000 publications sur le sujet, en recherchant les données relatives à 1.949 études de cas de villes ou de régions où des décès ont été causés par une forte hausse des températures.
Camilo Mora explique aussi que les habitants des régions humides sont les plus exposés, et qu’il suffit «d’une légère hausse des températures ou de l’humidité moyennes pour entraîner un décès». De ce fait, il prévient que même des températures modérées inférieures à 30°C peuvent être meurtrières, lorsqu’elles sont combinées à un fort taux d’humidité. 
Concrètement, la dangerosité de ce phénomène est symbolisée par sa faculté à nous prendre de court, car en été, tout le monde trouve normal qu’il fasse chaud. Ainsi, lorsque l’indice de chaleur, à savoir une mesure qui tient compte de la température et de l’humidité, atteint la barre des 40°C, le corps humain se met logiquement à chauffer lentement pour atteindre une température ambiante. Dans ce cas, il y a un fort risque de coup de chaleur conséquemment au processus par lequel le corps se refroidit, en particulier pour les plus jeunes et les personnes âgées, du fait qu’elles sont les plus vulnérables, des fois par manque de ressources mais aussi à cause d’un certain isolement social.
Enfin, pour Camilo Mora, toujours relayé par National Geographic «notre négligence en matière environnementale a été telle que nous sommes désormais à court de solutions» avant de conclure :«Concernant les vagues de chaleur, nos options vont maintenant du "pire" au "moins pire". De nombreuses personnes à travers le monde en paient déjà les conséquences». 
 

Les symptômes du coup de chaleur
Une sensation de soif intense ; des vertiges et des étourdissements ; une transpiration abondante ; une forte fièvre (jusqu’à 41 °C) ; une somnolence anormale; une peau chaude et desséchée ; des crampes musculaires ; des maux de tête ; des nausées, des vomissements ; une vision floue ; une respiration rapide ; une tension artérielle élevée ou au contraire trop basse. 
Recommandations 
en cas de fortes chaleurs
Boire suffisamment d’eau ; porter un chapeau et des vêtements légers ; aérer les pièces de l’habitation ; rester à l’ombre ou dans un endroit aéré ; ne pas laisser un enfant ou une personne âgée seul dans une voiture ou dans une pièce mal aérée ; cesser le travail à l’extérieur dès les premières sensations de vertiges ; éviter de pratiquer une activité physique.
Traitement(s) :
Placer la personne immédiatement à l'ombre, au frais, le mieux étant à l’intérieur d’une maison ; la débarrasser de ses vêtements et la recouvrir de linges humides. L’application de glace est également utile ; la rafraîchir à l’aide d’une compresse d'eau non glacée : lui donner régulièrement à boire en attendant l’arrivée des secours, le mieux étant de lui proposer de l’eau salée (eaux gazeuses) ; une aération ou une ventilation d’air peuvent également lui être proposées ; la température du sujet atteint doit être surveillée jusqu’à amélioration, moment où le rafraîchissement peut cesser.
(Source : www.santemagazine.fr) 


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