Penser les différences: Un colloque international au cœur des enjeux contemporains
L’histoire de la revue “Souffles” revisitée par Kenza Sefrioui
14/06/2013

D’emblée, pour saisir l’importance de l’ouvrage, il faut souligner qu’il a fallu 10 ans à notre journaliste (défunt «Journal Hebdo») et critique littéraire Kenza Sefrioui pour nous raconter l’histoire de Souffles qui, elle, n’a duré que 8 ans ! Pour l’auteure, l’ambition était de «retracer l’historique de la revue Souffles, puis en deuxième partie du livre d’étudier la relation politique». Il est à noter qu’une multitude d’entretiens exclusifs ont été accordés à K. Sefrioui, édités en annexe de son livre, de témoins et acteurs de la revue (notamment de feu Abraham Serfaty, Abdellatif Laabi, Mostapha Nissabouri, … ).
Pour Abdellatif Laâbi, dont le combat pour la culture date depuis la création de Souffles, il a estimé que la proposition qu’il a faite pour la création de «l’Institut national de la mémoire contemporaine» ainsi que celle du «manifeste pour la culture au Maroc» n’ont pas eu beaucoup d’échos, et des fois dans les sphères intellectuelles ! Le poète marocain, prix Goncourt, se dit préoccupé des thématiques de la mémoire, de la transmission entre générations et de l’archive. Dans ce sens, il loue une initiative réussie de Kenza Sefrioui de conserver une partie de la mémoire collective, lui qui a «préfacé ce travail consacré à une histoire qui ne lui appartient plus», a résumé le modérateur.
L’auteure s’est indignée également d’une absence de volonté politique de développer la culture, parlant de la «nécessité d’une vraie révolution des valeurs». «Dans les conclusions, je parlais d’«élan brisé» parce qu’il faut tirer la sonnette d’alarme sur la situation culturelle au Maroc ! La culture est centrale dans le projet démocratique!», ajoute Kenza Sefroui. Plus nuancé, Abdellatif Laâbi pense «que les mêmes combats continuent, surtout avec un système de l’enseignement actuel qui fabrique des analphabètes bilingues ! Mais, certaines initiatives (exemple de théâtre) nous redonnent l’espoir».
Intervenant au nom du «Mouvement Anfass pour la démocratie», présenté comme portant le même combat que la revue d’antan, un militant du 20 Février accuse «les carriéristes de la culture et ceux d’entre eux décrits dans «Un autre Maroc» de Laâbi par «ces intellectuels vendant leur âme contre des miettes» et surtout ceux qui n’ont pas soutenu le mouvement des jeunes». Tout en rappelant l’engagement de Laâbi et d’autres dans les manifestations du 20 Février, il a insisté sur le fait que «le 20 février n’est pas orphelin, il est l’héritier des mouvements de résistance, depuis la résistance pour l’indépendance!».
«La revue Souffles : Espoirs de révolution culturelle au Maroc (1966-1973)» est édité en 400 pages aux Editions du Sirocco.
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