Fin de l’attaque jihadiste qui a fait 15 morts à Nairobi au Kenya

Tous les terroristes ont été éliminés, a affirmé le président du pays

17/01/2019

Les forces de sécurité kényanes ont mis un terme mercredi matin à l'attaque des islamistes somaliens shebab contre un complexe hôtelier de Nairobi au terme d'un siège de près de vingt heures, a annoncé le président Uhuru Kenyatta, assurant que "tous les terroristes ont été éliminés".
Il a précisé que l'attaque, qui avait débuté mardi vers 15H00 (12H00 GMT), a fait 14 morts et un nombre non précisé de blessés.
"Je peux vous confirmer que l'opération de sécurité au (complexe) Dusit s'est achevée il y a environ une heure et que tous les terroristes ont été éliminés", a déclaré M. Kenyatta lors d'une conférence de presse.
Le nombre total de jihadistes n'était pas clair dans l'immédiat. Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias kényans montrent quatre hommes équipés d'armes automatiques et de grenades progresser calmement dans le complexe. Au moins un jihadiste s'est fait exploser au début de l'attaque.
Une source policière a indiqué de son côté que deux assaillants ont été tués mercredi matin au terme d'un échange de tirs prolongé. "Ils portaient tous les deux des foulards rouges sur le front et des cartouches étaient attachées autour de leur poitrine (...) ils avaient chacun un AK-47".
Le président Uhuru Kenyatta a lui précisé qu'"en ce moment, nous avons la confirmation que quatorze vies innocentes ont été perdues (...), d'autres ont été blessés". Il a ensuite salué le travail des forces de sécurité kényanes. "Plus de 700 civils ont été évacués du complexe depuis le début de l'attaque jusqu'aux petites heures du matin".
De son côté, une source à la morgue a indiqué à l'AFP que quinze dépouilles ont été enregistrées: 11 Kényans, un Américain, un Britannique, et deux personnes dont la nationalité n'a pas pu être établie dans l'immédiat. Des sources policières avaient elles aussi fait état d'au moins 15 morts.
L'attaque a été revendiquée par les islamistes somaliens shebab, et son modus operandi rappelle celui d'autres opérations du mouvement à Mogadiscio ces derniers mois: une bombe explose (soit un kamikaze, soit une voiture piégée) et dans la foulée, un commando pénètre dans l'établissement visé pour faire un maximum de victimes.
Le complexe DusitD2 est situé dans un quartier verdoyant où de nombreux immeubles de bureaux ont progressivement remplacé ces dernières années des résidences individuelles et leurs jardins manucurés.
Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "a condamné fermement" l'attaque.
Le Kenya a déjà été la cible d'attentats jihadistes de grande ampleur. Le 7 août 1998, un attentat revendiqué par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts et 5.000 blessés.
Depuis l'entrée en octobre 2011 de l'armée kényane en Somalie pour combattre les shebab, affiliés à Al-Qaïda, le pays a été durement touché.
Le 21 septembre 2013, un commando islamiste a pris d'assaut le centre commercial Westgate à Nairobi, faisant 67 morts. Le 2 avril 2015, un commando a abattu de sang-froid 148 personnes dans l'université de Garissa (est), pour la plupart des étudiants.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicide.
Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), à laquelle contribue le Kenya.
L'attaque de mardi à Nairobi est intervenue trois ans jour pour jour après celle de la base militaire kényane d'El Adde, dans le sud de la Somalie. Les shebab, vidéo à l'appui, avaient revendiqué avoir tué près de 200 militaires kényans, ce que les autorités kényanes ont toujours démenti.
Lundi, un tribunal kényan avait ordonné que trois hommes soupçonnés de complicité avec les auteurs de l'attaque du Westgate (eux-mêmes tués dans l'assaut de la police) soient prochainement jugés.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :





Inscription à la newsletter


LIBÉRATION
Adresse: 33, Rue Amir Abdelkader.
Casablanca 05-Maroc.
Tél.: 0522 61 94 00/04. Fax: 0522 62 09 72