De fortes incertitudes pèsent sur les perspectives de l’économie nationale

Le PIB devrait enregistrer un taux de croissance de 2,9% en 2022 après une reprise de 5,8% prévue en 2021, selon le HCP

19/07/2021

Le redressement de l’économie nationale devrait se poursuivre l’année prochaine, a affirmé le Haut-commissariat au plan (HCP) dans son budget économique exploratoire 2022 qui présente une révision de la croissance économique nationale en 2021, ainsi que les perspectives pour l’année 2022.

L’institution publique a toutefois prévenu que les perspectives pour 2022 devraient rester entourées de fortes incertitudes en raison principalement de l’évolution de la situation épidémiologique et de l’aboutissement du processus de vaccination  aux niveaux national et international.

 Il est à souligner que les projections du HCP pour l’année 2022 « tiennent compte des nouvelles tendances de l’environnement international, notamment, de l’évolution des prix des matières premières en quasi-stabilisation et de la demande mondiale adressée au Maroc qui devrait augmenter de près de 6,7% en 2022 après 9,3% en 2021 ».

Ces prévisions prennent également en considération « la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2021 et une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2021/2022 », a précisé l’organisme public.

Ainsi, sur la base de ces hypothèses, le HCP a indiqué que les activités non agricoles devraient enregistrer une valeur ajoutée en accroissement de près de 3,6% en 2022 au lieu de 4,1% en 2021.

Cette évolution serait attribuée notamment « à une poursuite de récupération du secteur tertiaire sous l’effet du redressement des services marchands, particulièrement ceux du tourisme, du transport et du commerce en raison de l’ouverture prévue des frontières en 2022 », a expliqué le HCP.

Sous l’hypothèse d’un scénario moyen de la production céréalière et de la consolidation de celle des autres cultures agricoles et de l’élevage, le secteur primaire devrait dégager une valeur ajoutée en baisse de 2,9% après un rebond de 17,5% en 2021.

Grâce notamment à l’amélioration des secteurs du BTP, des mines et des performances des industries de transformation, en liaison principalement avec l’amélioration attendue de la demande extérieure, le secteur secondaire devrait, pour sa part, continuer d’afficher une valeur ajoutée en raffermissement affichant une croissance de 3,4% en 2022.

Quant au secteur tertiaire, le Haut-commissariat table sur une croissance de 3,7% en 2022 au lieu de 4,1% attendue cette année.

En ce qui concerne le Produit Intérieur Brut, il devrait enregistrer un taux de croissance de l’ordre de 2,9% en 2022, après une reprise de 5,8% prévue en 2021. Cette prévision tient compte d’une évolution des impôts et taxes sur produits nets de subventions de 4,4%, a précisé le HCP.

« En terme nominal, le produit intérieur brut devrait enregistrer une progression de 3,8% », a indiqué le Haut-commissariat notant que cette évolution fait ressortir une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, de 0,9% au lieu de 1,5 % en 2021.

Selon les projections, la demande intérieure devrait poursuivre son redressement, mais avec un niveau moins élevé qu’en 2021, tandis que l’accentuation du déficit courant devrait se poursuivre.

Il est à noter que le besoin de financement devrait, de son côté, poursuivre son allègement l’année prochaine, en raison de la reprise progressive des recettes fiscales. Laquelle reprise est « attribuable à la poursuite du raffermissement des activités non agricoles et au retour du dynamisme de la demande intérieure bénéficiant du taux modéré de l’inflation et du regain de confiance des opérateurs économiques », selon le HCP.

Quant aux projections pour l’année en cours, il ressort que l’activité économique nationale devrait connaître un rebond de sa croissance après une récession profonde en 2020. Ce raffermissement serait imputable notamment aux perspectives prometteuses de la campagne agricole 2020/2021 ainsi qu’à  la reprise, sous l’effet de base, des activités non agricoles profitant d’une atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire reflétant ainsi le début du redressement de l’économie nationale.

Selon les projections du HCP pour cette année, « la maîtrise de la situation pandémique et le bon déroulement de la campagne de vaccination devraient stimuler le retour graduel de l’optimisme des ménages et des entreprises ». Ce qui devrait se traduire par la reprise de la demande intérieure favorisée par la mise en œuvre des mesures du pacte de relance économique.

Le Haut-commissariat a estimé, en revanche, que « la persistance du niveau élevé du déficit budgétaire devrait entraîner une nouvelle augmentation de la dette publique qui serait couverte en 2021 principalement par le recours au marché domestique et dans une moindre mesure par la mobilisation des financements extérieurs ».

Qu’à cela ne tienne, l’endettement du Maroc reste « à des niveaux encore gérables », a assuré le HCP affirmant que des solutions sont possibles pour en réduire le poids sur le potentiel de croissance.

Alain Bouithy


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