Avant Trump, Clinton n'était pas épargné par la diplomatie britannique

19/07/2019

A peine une semaine après l'incident diplomatique qui a enflammé les relations entre Londres et Washington, des archives britanniques déclassifiées jeudi montrent qu'avant l'administration de Donald Trump, celle de Bill Clinton a bénéficié des mêmes appréciations peu flatteuses.
L'ambassadeur du Royaume-Uni aux Etats-Unis Kim Darroch a dû démissionner le 10 juillet, victime des fuites dans la presse de ses câbles diplomatiques pas vraiment à l'avantage du président républicain et de la fureur de ce dernier qui l'a traité en retour "d'imbécile prétentieux".
Donald Trump n'a guère apprécié que Kim Darroch écrive que "le chaos et les luttes féroces" qui agitent la Maison Blanche sont "pour la plupart véridiques". Mais les documents déclassifiés jeudi, couvrant la période 1994/1995, montrent qu'il n'y a rien de nouveau à l'horizon et que l'administration de son prédécesseur, de 1993 à 2001, Bill Clinton a bénéficié de la même évaluation.
"L'organisation de la Maison Blanche reste chaotique", écrivait l'ambassadeur de l'époque Robin Renwick, à la suite de la démission de deux membres de l'équipe Clinton.
"Une série de désastres en matière de relations publiques à la Maison Blanche donne l'image d'une nouvelle administration sans but et désorganisée", écrivait-il encore.
Pour les défenseurs de Kim Darroch, les câbles qui ont fuité font donc partie d'une longue tradition nécessaire de franchise de la part des diplomates britanniques en poste à l'étranger.
Mais ses détracteurs estiment qu'il est allé trop loin en écrivant qu'il ne pensait "pas vraiment que cette administration va devenir plus normale, moins dysfonctionnelle, moins imprévisible, moins divisée, moins maladroite et inepte diplomatiquement".
Comme Trump, Clinton bataillait contre des accusations de comportement personnel inapproprié - avant même l'affaire Monica Lewinsky -, et pour l'ambassadeur Renwick "les réactions maladroites de la Maison Blanche aux allégations ont commencé à créer le soupçon de dissimulation".
Alors que Kim Darroch a qualifié la politique de Trump envers l'Iran d'"incohérente et chaotique", Robin Renwick critiquait aussi sévèrement la politique étrangère de Clinton.
"Clinton s'intéresse aux questions diplomatiques mais d'une manière pas très naturelle. Au lieu de parler calmement et de se donner de vigoureux moyens de sanction, il est accusé de parler trop fort et de ne pas agir".
Comme l'occupant actuel de la Maison Blanche, Clinton se voit reprocher sa "préoccupation excessive" pour les médias.
Robin Renwick tenait des propos plus approbateurs sur l'épouse de Bill Clinton, Hillary Clinton, candidate malheureuse à la présidentielle contre Trump en 2016.
"Elle est très intelligente et très motivée", écrivait-il. "Elle est très bien disposée et beaucoup plus amicale que ce que l'on dit d'elle".
Les câbles, conservés aux archives nationales britanniques, révèlent aussi l'opinion de Bill Clinton sur le dirigeant italien Silvio Berlusconi.
"Nous ne devrions pas le sous-estimer", a-t-il dit au Premier ministre britannique de l'époque John Major selon un enregistrement de leur conversation, soulignant qu'il était apprécié du public et avait une épouse "renversante".
Les documents publiés révèlent aussi la préoccupation permanente des Britanniques pour leur soi-disant "relation spéciale" avec les Etats-Unis.
"On écrit beaucoup d'inepties sur la relation avec les Etats-Unis", écrivait Robin Renwick. "Il y a toujours eu des désaccords intenses".
Toutefois, "il n'y a pas de doute que nous avons une relation particulièrement proche. La valeur pour nous de notre relation en matière de défense est incalculable", ajoutait-il.

Au moins 24 morts dans un incendie d'un studio d'animation au Japon
Au moins 24 personnes ont péri jeudi au Japon dans l'incendie, vraisemblablement d'origine criminelle, qui a ravagé un studio d'animation.
Le bilan de ce sinistre survenu dans la ville de Kyoto (ouest) risque de s'alourdir encore, des salariés étant toujours portés disparus, tandis que 35 autres personnes ont été transportées à l'hôpital, dont 10 grièvement atteintes.
Un total de 24 victimes ont été trouvées en arrêt cardiaque, piégées au rez-de-chaussée, aux deux étages ou dans les escaliers menant au toit-terrasse du bâtiment de la société Kyoto Animation, a expliqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.
L'expression "en arrêt cardiaque" est employée quand les personnes sont sans vie mais que l'acte de décès n'a pas encore été signé par un médecin.
Le feu s'est apparemment déclenché aux alentours de 10h30 heure locale (01h30 GMT) dans un immeuble de la compagnie Kyoto Animation, qui produit des séries d'animation télévisées à succès.
Il était quasiment éteint trois heures plus tard, même si de la fumée blanche continuait de sortir de quelques fenêtres du bâtiment, selon des images de télévision.
"Nous sommes en train de suivre la situation et de voir comment nous allons procéder, nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment", a réagi une réceptionniste de la maison mère du studio.
Les services de secours, qui ont dépêché sur les lieux 35 camions de pompiers et d'autres véhicules, ont fait état de "nombreux blessés" parmi lesquels des personnes transportées à l'hôpital dans un état inconscient.
La police soupçonne une origine criminelle. "Un homme a versé un liquide inflammable (de l'essence, selon les médias) et a mis le feu", a indiqué un porte-parole de la préfecture de police de Kyoto.
D'après des informations de presse, l'incendiaire présumé est un quadragénaire qui a lui aussi été blessé, et est hospitalisé sous surveillance policière.
"Il a dit +vous allez mourir+", selon un témoignage recueilli par la chaîne publique NHK.
"Des témoins ont déclaré avoir entendu des détonations au premier étage de Kyoto Animation et avoir vu de la fumée", selon les pompiers. "J'ai entendu deux fortes explosions", a déclaré un homme à NHK.
Kyoto Animation est une société qui produit des dessins animés, crée des personnages, conçoit et vend des produits dérivés de ses séries souvent tirées de manga, dont Munto, Lucky Star, la Mélancolie de Haruhi Suzumiya ou encore K-On!
La firme, qui comprend aussi une école d'animation, possède deux immeubles de studios (dont celui qui a été incendié) et a son siège dans la préfecture de Kyoto. Elle emploie environ 160 personnes.
Le taux de criminalité est relativement faible au Japon, mais le pays est parfois le théâtre de délits sanglants de la part d'individus pris d'un accès de violence aveugle, dont des attaques au couteau et des incendies meurtriers.
Seize personnes avaient été tuées et une dizaine blessées dans le feu d'un magasin de location de vidéos à Osaka (centre-ouest) en septembre 2008. L'incendiaire reconnu coupable a été condamné à la peine capitale en décembre 2009.
Cet incendie de jeudi à Kyoto a entraîné des réactions de tristesse et d'incompréhension de la part d'animateurs de renom, dont le réalisateur du long-métrage animé "Your Name": "Vous tous, à Kyoto Animation, je vous en supplie, soyez saufs", a écrit sur son compte Twitter Makoto Shinkai, alors que n'était pas encore établi de bilan des victimes.
"Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?" s'est aussi interrogé Yutaka Yamamoto, qui fut un temps membre du studio de Kyoto Animation sur la série Lucky Star.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :





Inscription à la newsletter


LIBÉRATION
Adresse: 33, Rue Amir Abdelkader.
Casablanca 05-Maroc.
Tél.: 0522 61 94 00/04. Fax: 0522 62 09 72