Appel à l'élaboration d'une feuille de route nationale pour promouvoir des alternatives au placement institutionnel des enfants

15/11/2019

Un groupe d'experts et d'acteurs dans le domaine de la justice pour mineurs et de la protection de l'enfance a appelé, mercredi à Rabat, à l’élaboration d'une feuille de route nationale pour promouvoir des alternatives au placement institutionnel des enfants en conflit avec la loi ou en situation difficile au sein des institutions.
Intervenant à l'issue d'une rencontre nationale de deux jours sur "Les alternatives au placement institutionnel des enfants en conflit avec la loi", ces experts ont souligné la nécessité de mettre en oeuvre ces alternatives en vue de servir les intérêts de l'enfant, préserver ses droits et assurer son retour au sein du cercle familial.
La rencontre, organisée dans le cadre du programme de coopération avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), a débouché sur un ensemble de recommandations sur les moyens d'éviter la détention ou le placement dans des institutions de la protection de l'enfance, tant pour les enfants accusés d'infractions ou de délits que pour ceux en situation difficile.
S'agissant des enfants en conflit avec la loi, les participants ont recommandé l'implication des assistants sociaux dans l'application de la mise en liberté anticipée avant et après le procès, dans le cadre d'une approche conciliatrice, de rendre la police judiciaire plus proche des enfants en la dotant de la prérogative de mener le processus de conciliation, tout en augmentant le nombre de juges pour mineurs.
Ils ont également souligné la nécessité de veiller à ce que les enfants soient réintégrés dans le milieu familial, de favoriser l'autonomisation économique et sociale des femmes et à prévoir des journées scolaires pour les enfants en prison avec leurs mères, compte tenu de leur rôle essentiel dans la prise en charge des enfants.
Les experts ont réitéré l'importance de promouvoir les expériences réussies et de les généraliser dans toutes les régions du Royaume, d'améliorer les performances des centres de protection de l'enfance et de renforcer les capacités de leur personnel, soulignant la nécessité de procéder aux principes de dernier recours et de détention à la plus courte période de contrôle judiciaire et la nécessité d'expliquer les décisions du placement.
Pour ce qui est des enfants en situation difficile, les participants ont recommandé, notamment, la mise à disposition de ressources humaines spécialisées dans le domaine de la protection de l'enfance, la création de centres pour enfants en difficulté et en situation de handicap dans toutes les villes du Royaume, l'élaboration d'un code des droits de l'enfant comprenant tous les textes juridiques encadrant les questions relatives à l'enfance et l'unification des interlocuteurs au niveau national et régional pour unifier la vision et le plan d'action.
Pour sa part, le coordonnateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des prisonniers, Abdelouahed Jamali Idrissi, a appelé tous les acteurs du domaine de la justice pour mineurs et de la protection des enfants à mettre en œuvre des mesures de substitution "qui vont au-delà du système de justice traditionnel chaque fois qu'il concerne des enfants", en référence à l'ensemble des conventions internationales concernant les personnes en général et les enfants en particulier.
L’événement, co-organisé par la présidence du ministère public et la Fondation Mohammed VI Pour la réinsertion des détenus et l'appui technique de l'UNICEF, avait pour objectifs de renforcer et enrichir le système national dans le domaine de la protection de l’enfance.


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